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Daniel Colin


J’ai toujours vu Daniel Colin comme un magicien de la musique. Non seulement parce qu’il y a dans sa personnalité un côté « lutin », drôle, charmant et souvent distrait. Mais surtout en raison de son exceptionnel instinct d’artiste qui a tout appris et assimilé : la virtuosité des jeunes prodiges, l’authentique style musette encore vivant lorsqu’il débutait dans les bals parisiens, l’amour du jazz, le goût des rencontres et des aventures (comme celles des Primitifs du Futur), et même le piano dont il joue si bien (j’entends encore Daniel interpréter une étude symphonique de Schumann lors d’un tour de chant). De ces multiples sources il a fait un style personnel mêlant une technique flamboyantequi ébahissait Jo Privat, un art de la couleur qui donne à son instrument des visages multiples, un sens poétique profond, parfois poignant – après quoi le lutin reprend le dessus et range sa boite à frissons sous les yeux attentifs de Jacqueline, son épouse. Parmi les plus grands maîtres de l’accordéon – dont beaucoup furent ses amis aujourd’hui disparus – , Colin occupe encore, pour notre bonheur, une place unique à la croisée des plus belles traditions et des nouveaux chemins du XXIe siècle.
Benoît Duteurtre, écrivain, producteur radio à France Musique