En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies.   En savoir plus Fermer

France: Chants Traditionnels Calendaires

Musique du monde

L’éternel retour des saisons et des travaux berce notre vie : de la nouvelle année aux brouillards de Noël, le temps défile selon un cycle immuable. Nous avons jalonné ce fil — qui se dévide sans que nous ne puissions jamais l’interrompre — d’une série de fêtes, de coutumes et de rituels. Autant de haltes dans le déroulé du temps, autant de repères dans le courant qui nous emporte et peut-être autant de tentations de s’en soustraire un moment… Ces stations égrenées tout au long de l’année tissent notre lien avec le cours de la nature. Noël et la Saint-Jean coïncident avec les solstices. Des coutumes particulières — quêtes et chants rituels, feux de joie, chants calendaires, chants de travail… — se sont longtemps attachées à ces moments choisis dans l’écoulement de l’année. Beaucoup témoignent en filigrane de croyances très anciennes. Si ces coutumes calendaires ne subsistent plus guère aujourd’hui ou sont souvent détournées, il n’en était pas de même autrefois, et particulièrement dans le monde rural. Les différents rituels — souvent d’origine obscure —, le calendrier des travaux et le passage des saisons imprégnaient l’existence de tous. Certaines de ces coutumes ont persisté jusque dans les dernières années du XXe siècle, voire perdurent encore sous une forme détournée ou atténuée comme les feux de la Saint-Jean. Les chansons traditionnelles du fonds francophone en conservent l’empreinte. Cet album, conçu comme une boucle du temps — il s’ouvre et se ferme sur l’évocation d’une chanson qui s’interprétait dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier — déroule sur les douze mois de l’année autant de séquences rassemblant coutumes ou événements propres à chacun de ces mois ou les évoquant. Les chansons sont issues de l’immense fonds de chanson traditionnelle francophone, et proviennent des provinces qui ont en partage ce patrimoine. Deux d’entre elles comportent toutefois des éléments de langues régionales (normand et gallo). Les sources sont constituées de versions trouvées aussi bien dans des recueils anciens que dans des collectes récentes. La vielle à roue, avec son archet circulaire, ce disque de bois qui lui donne son nom, produit un son continu et permet l’étirement des notes, la naissance de mélodies assises sur la constance des bourdons. Aussi, pouvons-nous faire surgir l’image de la vielle tissant un fil musical ininterrompu, entrelacé avec la voix, et sur lequel les chansons s’appuient et s’élèvent. N’était-ce pas là l’instrument idéal pour illustrer le cycle immobile et fluide des saisons, Le Fil des jours ?

Pistes